En outre, autre chose est d'utiliser un rythme exotique au jazz pendant quelques instants (cela se fait couramment pour le couplet du Saint-louis Blues, comme on peut le constater dons les enregistrements de ce morceau par Louis Armstrong) , autre chose est de substituer de façon constante le rythme dit « afro-cubain » au vrai rythme du jazz. Enfin -chose qui semble échapper complètement à la compréhension de ce « zazotteux » - Jelly Roll, au lieu de se laisser éloigner du phrasé jazz par « ce rythme espagnol », ne cesse de l'utiliser tout au long de The Crave ; et lorsque, dans les dernières mesures, Jelly Roll reprend le rythme purement jazz à la main gauche sans rien changer à son jeu de main droite, on peut s'apercevoir aisément que ce jeu de main droite, tout au long du disque, était absolument imprégné des accents et de l'esprit mélodique du jazz.
Quoi qu'il en soit, les broderies de Jellv Roll dans ce morceau sont ravissantes et l'on y sent à chaque instant la fraîcheur, la limpidité de son âme musicale.
Et ne vous laissez pas dire que Jelly Roll était un piètre technicien du piano. Il faut assurément être un très bon instrumentiste pour exécuter certains passages fort complexes de The Crave avec la maîtrise dont fait preuve Jelly RolI.